Stop tourbe ? #stoptourbe #tourbiere #ecoterreau

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Le jardin bat son plein, et les chariots aussi sont pleins en magasin ! Tout le monde y va de sa petite plante sur son balcon ou sur sa terrasse. Mais pour avoir des plantes, il faut des producteurs, c’est le plus important. Il faut des pots, et aussi du terreau, avec de la tourbe… Ou pas…

AFAÏA

Si vous ne connaissez pas, l’AFAÏA est un syndicat interprofessionnel qui regroupe plus de 70 sociétés. Engrais, amendements, supports de culture, voilà les produits défendus par AFAÏA. Et ces derniers nous informent que la tourbe, principale composante des supports de culture, pose problème.

La tourbe voyage beaucoup, elle arrive en France en conteneur et subit de plein fouet l’augmentation du transport maritime. On ajoute à cela les prix grandissant du plastique qui sert à l’emballage. Et pour compléter le tableau, les matières premières, comme la tourbe ou les engrais qui grimpent aussi considérablement.

Autant vous le dire tout de suite, histoire de ne pas être surpris, engrais et terreaux vont coûter plus chers et peut-être devenir rare.

Et en plus, la tourbe n’a plus vraiment la côte. Il faut une centaine d’années pour espérer avoir 5 centimètres d’épaisseur. Les tourbières sont aussi des réservoirs de biodiversité qu’il n’est pas nécessaire de détruire au gré de nos besoins.

Des prix excessifs, la récolte remise en cause, et si la tourbe disparaissait de nos métiers ?

Export

On peut supposer que les principaux pays exportateurs de tourbe que sont, dans l’ordre, le Canada, la Lettonie, l’Allemagne, l’Iran ou les Pays Bas ne voient pas cette perspective d’un très bon œil. Malgré tout, le prix du conteneur n’est pas près de revenir à la normal. Ces boites à export se font rares. Les chinois en ont besoin pour des produits bien plus rémunérateurs que notre tourbe.

Et pendant que la dizaine de sociétés de transport maritime qui régissent les échanges mondiaux s’en mettent plein les fouilles, nos horticulteurs et nos clients vont devoir se contenter des restes, en espérant qu’ils ne soient pas trop chers…

Les choses pourraient rester ainsi pendant plusieurs mois. Même avec la fin de la crise sanitaire, on ne passe pas de 500 à 7000 euros le conteneur sans garder quelques habitudes. Vous ne le savez peut-être pas, puisque vous êtes dans l’horticulture, mais on ne lâche pas sa marge si facilement. Alors certes, le conteneur reviendra à des proportions un peu plus « normales », mais pour la tourbe, l’impact du transport risque de grossir inévitablement.

Et alors ?

Quelle conséquence pour le consommateur ? Deux ou trois euros de plus par sac, est-ce bien grave ? Pas pour un jardinier qui a du mal à se souvenir du prix de ce type de produit faute de repère. Côté paysagiste, c’est à peu près pareil, le terreau n’étant qu’un tout petit plus dans un devis. Et pour les plantes ? Idem ! Si le terreau est un peu plus cher, on ajoutera quatre sous et tout ira bien ! Alors pourquoi donc se prendre la tête avec ces prix ? Entre le bois, le fer et tout le reste, nous devrions être résignés et laisser courir !

A part un « léger » problème de trésorerie pour nos amis producteurs ?, finalement, cette augmentation pourrait rester une anecdote dans un océan de hausses.

Sauf que, c’est peut-être le moment ou jamais de changer la donne. 60 millions de consommateurs nous interpelle dans son site sur la destruction des tourbières juste pour nourrir nos pots. L’intérêt écologique des tourbières penche clairement en faveur d’un arrêt de leur exploitation. Mais au-delà, c’est le consommateur qui pourrait décider. S’il n’est pas forcément au courant des prix, il l’est en revanche sur le respect de l’environnement. Tout comme il privilégie aujourd’hui une production ou une fabrication française, il pourrait bien imposer un label « Stop Tourbe » sur ses géraniums et autres vivaces.

La fin d’une histoire

Alors que la demande de terreau augmente et d’autant plus avec le besoin grandissant de plantes, l’extraction de la tourbe devient un contre argument qui pourrait bien changer durablement la donne.

Même si nous avons fonctionné avec les bienfaits de la tourbe depuis que l’horticulture et le jardin ont acquis leurs lettres de noblesse, il va bien falloir se pencher sur des solutions alternatives.

Papier déchiqueté, écorce, sciure et fibre de bois, vermiculite, compost végétal… Voilà les ingrédients presque tous recyclables que nous pourrions utiliser dans les sacs de terreaux. Il a fallu un an pour mettre au point un vaccin contre un virus complexe et infernal, trouver un substrat pour faire pousser des plantes ne devrait pas être un effort insurmontable. Mais comme toute découverte, il manque la volonté pour lancer la machine. Inutile de chercher des solutions puisque la tourbe nous dépannait à merveille !

Le prix d’une part, la pression écologique d’autre part nous obligent dès aujourd’hui à trouver d’autres solutions. Une guerre commerciale va commencer chez les marchands de substrat et le premier qui trouvera les bons mélanges prendra un pas d’avance sur ses concurrents.

La tourbe a vécu, il est temps de se soumettre à cette évidence. Les distributeurs et quelques grosses boutiques ne s’y sont pas trompés et communiquent déjà sur ce nouveau produit.

Pour les producteurs de plantes, il est temps de décider, surtout si le « Stop Tourbe » devient le prochain argument dans les communications !

 

Roland Motte… Jardinier !

 

Les terreaux avec ou sans tourbe ???

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