www.guideconsojardin.com GUIDE DES CONSOMMATEURS JARDIN 2025 L'ÉVOLUTION DE LA DISTRIBUTION DU VÉGÉTAL SONDAGES CHIFFRES INTERVIEWS ENQUÊTES
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3 "Ce végétal qui va devenir indispensable" Pour approfondir cette réflexion, nous avons la chance de nous appuyer cette année sur différents partenaires. Journées des Collections, le salon des professionnels du jardin qui a lieu chaque année à Marseille. En mars 2025, nous serons présents dans le Sud pour vous présenter le Guide. Et en attendant, nous partagerons quelques thèmes du Guide 2024/2025 via la Newsletter des JdC. Mauryflor, notre imprimeur, s’implique un peu plus cette année dans la conception du Guide et nous fait partager son savoir-faire pour une lecture et une mise en page encore plus fluide ! NielsenIQ GFK. Déjà présent l’an dernier dans nos colonnes, GFK devenu aujourd’hui NielsenIQ-GFK, nous partage ses chiffres et en particulier ceux de la saison 2024 en cours… Ph.S. a 20 ans. L’entreprise créée par Philippe Simon est à la pointe de la gestion du végétal dans les jardineries. Grâce à ses nombreuses données, le Guide des Consommateurs Jardin va vous donner le Hit-Parade des végétaux « 20/80 ». Les plus vendus, les plus présents et ceux qui génèrent le plus de chiffre d’affaires… Val’Hor inaugure sa première participation avec le Guide en partageant les évolutions des habitudes de consommation végétales. Verdir et ses différents acteurs, prennent part cette année à l’aventure en nous apportant leur expérience terrain. La conférence de lancement de notre Guide a lieu en partenariat avec Verdir, au salon du Végétal à Angers en septembre 2024. Pour ceux qui nous suivent depuis les débuts de l’aventure en 2021, voilà beaucoup de changements et de partenariats qui vont encore enrichir nos réflexions tout au long de ce document. Fidèle à sa ligne éditoriale, le Guide s’appuie sur des constats relevés ici ou là dans notre profession pour mieux comprendre les enjeux de demain. Nul doute que le végétal a encore de beaux jours devant lui, mais sera-t-il disponible en quantité et en qualité pour répondre à la demande du jardinier ? Nous espérons vous apporter quelques réponses afin de mieux entrevoir l’avenir qui attend notre marché ! Très bonne lecture à tous, et n’hésitez pas à venir dialoguer sur notre page Linkedin "Guide des consommateurs jardin" ! ÉDITO "Ce végétal qui va devenir indispensable" En finissant le Guide des Consommateurs Jardin 2023 consacré à l’avenir du végétal, nous avons ressenti un petit manque, un goût d’inachevé ! Ce végétal qui va devenir indispensable pour nos contemporains, ces plantes qui vont nourrir, soigner, protéger, rafraîchir… Ces végétaux seront-ils encore disponibles dans les années à venir ? Et si oui, où allons-nous les trouver ? Alors pour continuer sur notre lancée, nous avons décidé d’intituler ce Guide des Consommateurs 2024/2025 "L’avenir de la distribution végétale". D’abord faire un constat. Aujourd’hui, les jardineries sont les mieux placées pour distribuer des plantes aux jardiniers amateurs, mais cette situation va-t-elle durer ?
4 Saison pourrie Lorsque nous avons décidé du sujet, nous ne pensions pas que le printemps 2024 allait nous jouer des tours et renforcer les doutes et les craintes autour de la distribution végétale. D’après Météo France, cette saison printanière se classe au 4ème rang des plus pourries depuis que les mesures existent, en 1959 ! Nous voilà avec un + 45% de précipitations en plus par rapport à la normale. Deux conséquences à cela dans les jardins : une invasion de limaces prêtes à dévorer les jeunes plants. Mais aussi une très faible envie du jardinier à se rendre dans son jardin. Plus le jardinier est pro, plus il s’adapte et plus il jardine, avec ou sans pluie. Mais ce jardinier expert n’est plus du tout en majorité. Les nouveaux consommateurs de nature sont là d’abord pour se faire plaisir, et le jardinage sous l’eau ne fait pas franchement rêver. Conséquence, les tomates et les petites fleurs sont restées un peu plus longtemps en magasin, les trésoreries des points de vente ont fait grise mine et les producteurs n’ont pas atteint les sommets ! Témoignages Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin ! Dans le dernier dossier de notre Guide des Consommateurs Jardin, vous pourrez découvrir les constats de l’année ! Les quelques témoignages « terrain » des acteurs en jardineries indiquent que « c’est pas la joie ». Nous vous avons aussi dégoté un outil sympa, c’est la liste des plantes à se procurer à tout prix si vous voulez vous lancer dans le commerce du végétal. Notre partenaire Ph.S. nous a concocté les tableaux qu’il ne faut pas louper. Et puis, toujours dans ce chapitre « bilan », nous vous donnerons les premières tendances sur notre sondage « bonjour »… Le principe est simple, il suffit de visiter des jardineries et d’attendre les « Bonjour » des vendeurs afin de mesurer la capacité d’accueil. Pour cette deuxième année de visite sur le terrain, nous commençons à pouvoir comparer les résultats. Alors, bien ou bien ? Vous découvrirez cela à la fin du book ! Le végétal, une offre principale ? Retour au premier dossier… Nous nous sommes posés la question à savoir si le végétal a encore sa place dans les jardineries ? Pas facile à gérer ce bazar ! Ça demande de l’eau, de l’entretien… Ça nous coûte un bras en démarque… Pourquoi donc se focaliser sur ce produit alors que les salons de jardin, l’animalerie ou la déco sont plus cool à gérer ? AVANT SOMMAIRE L’avenir de la distribution végétale Si l’on se pose la question de « l’avenir de la distribution du végétal », c’est bien parce que, au fil des rencontres sous les serres, dans les allées des jardineries et derrière les camions des pépinières, on entend murmurer le changement...
5 L’avenir de la distribution végétale Les Nouveaux intervenants… Naturellement, pour le dossier suivant, et si les jardineries lâchent un peu l’affaire sur les plantes, où allons-nous trouver le ficus de nos rêves ? Les hypers et les GSB sont sur le coup, les producteurs et les paysagistes aussi… Risquons-nous d’en voir arriver d’autres ? Si le végétal est plébiscité par les consommateurs, il y a une source potentielle de revenus pour ces nouveaux distributeurs. Mais bon, on s’en doute, il y a quelques écueils ! L’image prix Mais oui, fallait s’y attendre… Nous devions parler de prix. Même si les pros nous indiquent que « le prix n’est pas un problème dans le végétal, c’est le coup de cœur qui fait craquer le client ». Quand même, avec des plantes identiques et un prix multiplié par trois ou quatre en fonction des types de commerces, le client finit par s’en rendre compte… Surtout si les disponibilités dans le porte-monnaie sont un peu limitées… De B to B à B to C Mettez-vous à leur place… Si les producteurs sont pressés par la distribution jardin souvent incapable de s’engager sur des volumes, mais très prompte à négocier des prix bas sans prendre en compte les contraintes de la production… A un moment, ça pique. L’idée la plus logique, c’est de se poser la question pour vendre directement au grand public. Certes, c’est un nouveau métier, mais là au moins, on maîtrise un peu mieux la marge ! Et c’est aussi une histoire de gamme. Qui va continuer à vendre les plantes de collections et les variétés spécifiques ? E-commerce, nouvelle vitrine ? Incontournable. Et en plus, si la gamme diminue en magasin, le passionné de plantes va vouloir trouver la perle rare, mais où ? Les fêtes des plantes n’apportent pas toutes les réponses, et les collectionneurs ne sont jamais au même endroit que les producteurs ! La vente en ligne est une solution efficace pour mettre en relation l’acheteur et le vendeur. Mais là aussi, il va falloir se donner de la peine et former les équipes à ce nouveau métier ! Dialogue Voilà donc ce que vous allez trouver tout au long des pages de ce document de travail. Évidemment, nous ne connaissons pas l’avenir et nous découvrirons ensemble, au fil du temps, les évolutions de notre marché. Mais face aux difficultés qui nous attendent, nous devons échanger, écouter, comparer… Et surtout dialoguer afin de partager nos expériences. Ensemble, c’est toujours plus facile ! N’hésitez pas à commenter nos parutions sur LinkedIn : Guide des Consommateurs Jardin et sur notre site www.guideconsojardin.com !
6 SOMMAIRE ÉDITO......................PAGE3 AVANT SOMMAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PAGES 4 À 5 SOMMAIRE....................PAGE6 L’AVIS DE CHAT GPT..............PAGE8À9 DOSSIER LE VÉGÉTAL D’OFFRE PRINCIPALE ÀSECONDAIRE?. . . . . . . . . . . . . .PAGES10À23 INTERVIEW NIELSENIQ GFK Guillaume MULLERET.. . . . . . . . . . .PAGES24À27 INTERVIEW PROMOJARDIN Hanan ABDESSELEM .. . . . . . . . . . .PAGES28À29 DOSSIER LES NOUVEAUX INTERVENANTS. . . . . . . PAGES 30 À 42 INTERVIEW PÉPINIÈRES LAURENTAISES Marylène ROULLIER.............PAGES44À45 INTERVIEW SAMSON HORTICULTURE Stéphanie FEVRE..............PAGES46À48 DOSSIER L’IMAGEPRIX.. . . . . . . . . . . . . . .PAGES50À56 INTERVIEW BRICOMARCHÉ Isabelle MARTIN.................PAGE58 DOSSIER DEBTOBÀBTOC.. . . . . . . . . . . . PAGE60À68 INTERVIEW ARTISANS DU VÉGÉTAL Simon COURBET..............PAGES70À73 INTERVIEW FERME DE SAINTE MARTHE Dominique VELÉ.............. PAGES74À76 DOSSIER E-COMMERCE, NOUVELLE VITRINE ?. . . . . PAGES 78 À 89 INTERVIEW PÉPINIÈRES DELBARD Arnaud DELBARD..............PAGES90À93 INTERVIEW GERBEAUD.COM Xavier GERBEAUD..............PAGES94À95 STATISIQUES Ph.S..............PAGES96À99 STATISTIQUES MAURYFLOR...........PAGE100 SONDAGE "BONJOUR".. . . . . . . . . PAGES102À105 TÉMOIGNAGES DE SAISON. . . . . . . . PAGES106À112 LE GUIDE EN BALADE.. . . . . . . . . .PAGES114À122 AïE AïE AïE OUILLE.. . . . . . . . . . . PAGES123À124 LA TEAM GCJ..................PAGE125 REMERCIEMENTS................PAGE126 LES PRODUITS GCJ...............PAGE127
7 L'évolution de la distribution du végétal
8 Lui, on l’aime bien, il trouve toujours les bons mots, et une fois qu’on l’a lu, tout devient facile. La question que nous lui avons posée est facile : « Quel est l'avenir de la distribution du végétal ? ». Vous allez voir que notre intelligence artificielle a des solutions ! Je ne sais même pas pourquoi nous nous prenons le chou, alors qu’il suffit d’intégrer l’écologie, la technologie numérique, ajouter des services personnalisés et répondre à la demande des mairies... Alors, c’est quand même pas bien compliqué l’histoire ! Chat OpenAI L'avenir de la distribution du végétal est influencé par plusieurs tendances et évolutions majeures. Voici quelques perspectives clés : 1. Digitalisation et E-commerce Le commerce en ligne de plantes et de produits végétaux est en croissance. Les consommateurs peuvent acheter des plantes, des graines, et des fournitures de jardinage via des plateformes de commerce électronique. Cela inclut des services de livraison à domicile, souvent accompagnés de conseils en ligne sur l'entretien des plantes. 2. Durabilité et écologie La demande pour des pratiques durables et écologiques est en augmentation. Cela inclut l'usage de matériaux biodégradables pour l'emballage, des méthodes de production respectueuses de l'environnement, et une attention accrue à la biodiversité. Les producteurs et distributeurs peuvent être amenés à adopter des pratiques agricoles plus durables, telles que la culture biologique et l'agriculture régénérative. 3. Urbanisation et espaces verts Avec l'urbanisation croissante, il y a un besoin accru de verdir les espaces urbains. Cela inclut la popularité des jardins urbains, des toits verts, et des murs végétaux. Les entreprises de distribution du végétal L'avis de Chat GPT
9 L'évolution de la distribution du végétal peuvent trouver de nouvelles opportunités en répondant à cette demande. 4. Innovation Technologique Les avancées technologiques, telles que les systèmes d'irrigation automatisés, les capteurs de sol, et l'éclairage LED pour la culture en intérieur, peuvent améliorer la productivité et l'efficacité de la culture des plantes. Ces innovations peuvent également être commercialisées pour les amateurs de jardinage. La biotechnologie peut jouer un rôle dans le développement de nouvelles variétés de plantes plus résistantes aux maladies et aux conditions climatiques changeantes. 5. Personnalisation et expérience client Les consommateurs recherchent des expériences plus personnalisées. Les entreprises peuvent offrir des services de conseil, des abonnements de plantes, et des produits adaptés aux besoins spécifiques des clients, comme les plantes d'intérieur pour les petits appartements ou les jardins adaptés aux climats locaux. 6. Santé et bien-être L'intérêt croissant pour les bienfaits des plantes sur la santé et le bien-être pousse les consommateurs à intégrer davantage de végétal dans leur quotidien. Les plantes d'intérieur, par exemple, sont reconnues pour leurs capacités à améliorer la qualité de l'air et le bien-être mental. 7. Localisation et traçabilité Les consommateurs veulent de plus en plus savoir d'où viennent leurs produits. La traçabilité et l'approvisionnement local deviennent des critères importants. Les producteurs locaux peuvent tirer parti de cette tendance en mettant en avant la provenance locale de leurs plantes. En résumé, l'avenir de la distribution du végétal sera marqué par une plus grande intégration des technologies numériques, une attention accrue à la durabilité et à l'écologie, des innovations technologiques, et une orientation vers des services personnalisés et localisés. Les entreprises qui sauront s'adapter à ces tendances auront de meilleures chances de prospérer.
10 DOSSIER (Source : INSEE, population en millions d’habitants). Le végétal d’offre principale à secondaire dans le marché jardin Le végétal est le moteur de l’activité jardin et ce d’autant plus qu’il est à l’origine de ce marché, dans lequel les jardineries ont toujours été prédominantes. Mais, avec l’évolution du climat, les ventes concentrées sur un tiers de l’année, les difficultés à recruter du personnel spécialisé et la charge importante que représente l’entretien du végétal en magasin, la part de ce dernier dans le chiffre d’affaires a baissé au fil des années, au profit de l’animalerie, du plein air, de la décoration et de nombreux autres rayons. Si la plupart des jardineries ont été créées par des producteurs ou des grainetiers, avec à l’époque une offre végétale qui était essentielle parfois même exclusive, qu’en est-il aujourd’hui alors que ces spécialistes jardin ont diversifié leur assortiment afin de tenter de casser la saisonnalité. Quelle place le végétal conserve-t-il dans la proposition commerciale des distributeurs spécialisés ? Reste-t-il un pilier de l’assortiment ou bien est-il traité comme une offre secondaire voire complémentaire ? Face à l’accroissement de la population, l’évolution du marché du jardin Il est intéressant de comparer l’évolution de la population française et la progression du marché du jardin sur les 37 dernières années, soit une longue période qui s’étale de 1986 à 2023. La population en France a progressé régulièrement sur la période étudiée, pour atteindre 66 millions d’habitants en 2023. Si la part de la population urbaine s’est stabilisée depuis une bonne dizaine d’années, elle a fait un bond exceptionnel depuis le début du vingtième siècle, passant en 1936 de 53% à 70% en 1968 pour être aujourd’hui à plus de 81%.
11 Le végétal d’offre principale à secondaire dans le marché jardin Si l’évolution de la population en France métropolitaine progresse régulièrement, en revanche le chiffre du marché du jardin connaît des évolutions plus chaotiques, car il dépend des conditions climatiques de l’année, du pouvoir d’achat des consommateurs et des arbitrages que fait ce dernier dans ses priorités d’achat. Malgré tout, proportionnellement il a progressé très légèrement, plus que la population. Effectivement, entre 1986 et 2023, la population française a fait un bond de 10,5 millions d’habitants, soit + 18,95%, alors que sur la même période le Chiffre du marché du jardin a lui évolué de 1 410 Millions d’€, soit + 20,76%. Le constat est simple, sur une longue période de 37 ans, en France, le nombre d’habitants a augmenté dans une proportion assez identique à celle du marché du jardin. Par ailleurs, même si la courbe a tendance à se stabiliser depuis 5 ans, la population réside de plus en plus dans les zones urbaines au détriment des zones rurales, et cela n’a pas pénalisé globalement le marché jardin. (Source : Fr.statista.fr). (Sources : Archives personnelles François LANGENDORFF + études PROMOJARDIN + études KANTAR pour FranceAgriMer et VALHOR- tous les chiffres indiqués sont en millions d’€). Et le chiffre d’affaires du marché du jardin ?
12 Sur ce marché du jardin entre 2010 et 2021, le constat est évident : - Les GSA se sont retirées de plus en plus de ce marché (magasins non adaptés à la vente de végétaux et apparition de nouvelles contraintes concernant la vente de produits notamment les phytosanitaires avec agréments indispensables etc.). - Les GSB connaissent des progressions constantes même si cela ne profite pas au végétal qui est peu présent dans l’offre habituellement, mais celles-ci performent en motoculture, en plein air et en aménagement de jardin, avec des produits à plus forte valeur, ce qui explique leur position. - Les jardineries restent leaders sur la vente du végétal, mais se font progressivement rattraper voire dépasser par les GSB sur tous les autres secteurs du jardin. - Les Lisa conservent leur part de marché. - Internet, même si sa part reste modeste sur le global jardin, progresse un peu plus chaque année. Internet tout comme la GSB est très présent sur la motoculture, le plein air et l’aménagement de jardin, plus que sur le végétal. Des parts de marché qui évoluent entre les différents circuits (Sources : Archives personnelles François LANGENDORFF + Études PROMOJARDIN).
13 L'évolution de la distribution du végétal La part du végétal dans le marché total jardin diminue régulièrement depuis 40 ans ! Années 1986 1989 2006 2010 2015 2022 PDM du végétal (en valeur) / Total marché 40,45% 33% 26,60% 28,17% 27,4% 25% (Sources : Archives personnelles François LANGENDORFF + études PROMOJARDIN). Il s’agit bien d’une baisse régulière de la part du végétal sur le global du marché jardin, et celle-ci n’est pas récente comme on peut le visualiser dans le tableau ci-dessous. La répartition entre végétal d’extérieur et d’intérieur a évolué au fil des années : PDM du végétal (en valeur) / Total marché 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 Végétaux d’extérieur 21,84% 20,95% 21,40% 21,29% 23,39% 20,83% 21,65% 19,83% Végétaux d’intérieur 32,40% 29,37% 22,20% 22,90% 22,86% 20,91% 18,80% 17,57% Total 54,24% 50,32% 43,60% 44,19% 46,25% 41,74% 40,45% 37,41% (Sources : Archives personnelles François LANGENDORFF + études PROMOJARDIN). Sur une période plus récente la chute se poursuit et se confirme : PDM du végétal (en valeur) / Total marché 2006 2010 2015 2022 Végétaux extérieur 20,40% 21,87% 20,7% 20% Végétaux intérieur 6,20% 6,30% 6,7% 5% Total Végétal 26,60% 28,17% 27,4% 25% (Sources : Archives personnelles François LANGENDORFF + études PROMOJARDIN).
14 Si en 1980, le végétal d’intérieur dominait largement le végétal d’extérieur (% en valeur), il n’en est plus rien en 2022. Mais le constat reste le même, que ce soit pour l’extérieur ou pour l’intérieur, la baisse du marché du végétal est régulière et inexorable. Ces dernières années, la chute en valeur est bien moindre que celle en volume, ce qui s’explique par une inflation importante sur la période qui a été de + 13,95%. La hausse des prix a entraîné mécaniquement la baisse des volumes ce qui a pénalisé fortement tout le marché que ce soit pour la production, les grossistes ou les distributeurs. Ceci étant, la baisse des volumes en végétal, puisqu’elle est constante depuis 40 ans, ne peut s’expliquer uniquement du fait de l’inflation connue en 2021 et 2022 et ce même si cette dernière a accéléré ce phénomène. Cela est aussi confirmé par la même étude, puisque le prix moyen par végétal a progressé de façon exponentielle, au moins depuis 2019. L’inflation pour partie responsable de la chute des ventes de végétaux ? Millions € 2019 2020 2021 2022 2023 2023/2019 Volume 267,3 225,1 264,8 209,5 166,9 - 37,56% Valeur 793,4 758,2 960,7 802,5 767,1 - 3,31% (Source : Étude KANTAR pour FranceAgriMer et VALHOR sur les achats de végétaux par les Français en 2023). (PDM en valeur- Sources : Archives personnelles François LANGENDORFF + études PROMOJARDIN).
15 Le végétal d’offre principale à secondaire dans le marché jardin (Source : Étude KANTAR pour FranceAgriMer et VALHOR sur les achats de végétaux par les Français en 2023). En ce qui concerne les végétaux extérieurs d’ornement, le montant moyen dépensé a progressé de + 54,88% en 4 ans. Quant au potager, la hausse sur la même période est de + 51,22%. Ce sont des hausses spectaculaires qui s’expliquent en grande partie par l’inflation connue durant cette période et qui concerne aussi bien les coûts de production (électricité, gaz, transports, etc.) que les coûts en magasin avec les mêmes incidences. Rappelons tout de même que l’inflation sur les biens de consommation a été durant la même période recensée par l’INSEE, sur la base de son IPC (Indice des Prix à la Consommation- base année 2015). 2019 : . . . . . . +1,1 % 2020 : . . . . . . +0,5 % 2021 : . . . . . . +1,6 % 2022 : . . . . . + 5,3 % 2023 : . . . . . + 4,9 % Par ailleurs, selon le panier de produits de première nécessité communiqué par la revue « 60 Millions de consommateurs » l’évolution des prix de ces articles entre décembre 2021 et décembre 2023 a été de + 22,5%. Ainsi même, si l’on ne tient compte que du panier proposé par la revue « 60 millions de consommateurs », le végétal se démarque avec un niveau d’inflation beaucoup plus élevé que celui des biens de consommation courante, ce qui peut aussi expliquer une baisse notable des ventes.
16 Lors de la période COVID, les Français semblaient avoir redécouvert la joie de jardiner et notamment avaient trouvé au potager toutes les vertus, économiques, écologiques, éducatives. Malheureusement ce phénomène n’aura duré que le temps d’une épidémie, une fois libérés, les Français ont retrouvé le plaisir de voyager, de prendre des vacances, de fréquenter à nouveau les restaurants et autres lieux de loisirs. À cela s’est ajouté l’inflation qui est venue surenchérir le prix des végétaux. Moins de temps à passer dans son jardin, moins de budget disponible ou parfois même un budget consacré à d’autres activités tels sont les éléments qui expliquent en grande partie la chute du marché du potager comme le confirme l’étude ci-après. (Source : Étude KANTAR pour FranceAgriMer et VALHOR sur les achats de végétaux par les Français en 2023). Le Potager au secours du marché du végétal d’extérieur ?
17 Le végétal d’offre principale à secondaire dans le marché jardin Depuis près de 50 ans, les professionnels du jardin se sont mobilisés pour essayer de convaincre un consommateur, de plus en plus amateur, de favoriser les plantations à l’automne, cette période étant la plus favorable à la reprise des plantes. Malgré de nombreuses actions de communication tant au niveau national que dans les points de vente, d’année en année, on a pu constater un déport des achats de l’automne vers le printemps. Ce phénomène s’explique par de nombreuses raisons : - Une météo généralement plus agréable pour jardiner au printemps. - Le développement de conditionnements permettant de planter presque en toutes saisons (conteneur, prêt à planter, ...). - Une plante à l’aspect plus attractif avec son feuillage, voire ses fleurs et parfois même ses fruits. - Une intensification de la communication à cette période avec une avalanche de très nombreuses opérations promotionnelles sur les 3 mois de printemps. Mais ce constat, fait depuis longtemps, a eu un effet négatif sur l’activité des spécialistes jardin et des producteurs en concentrant le chiffre d’affaires en végétal sur quelques semaines voire même plutôt sur quelques week-ends. C’est une des raisons pour laquelle les points de vente ont eu, et ont toujours pour obsession de désaisonnaliser l’activité. Quant aux producteurs, ils ont l’obligation de s’adapter à ces pointes d’activités. Ceci étant dans la dernière étude qui a été réalisée par KANTAR pour France AGRIMER-VALHOR sur les achats de végétaux par les Français en 2023, semble apparaître le phénomène suivant : la baisse des ventes sur les périodes les plus favorables à cette activité. Si l’on peut exclure l’année post-Covid qu’a été 2021 cette baisse est continue depuis deux ans (2022 et 2023) et elle est à nouveau confirmée par les premiers résultats du printemps 2024. (Pour 2024- source : GFK- juillet 2024). Une saisonnalité de moins en moins marquée ?
18 (Source : Étude KANTAR pour FranceAgriMer et VALHOR sur les achats de végétaux par les Français en 2023). (Source : Étude KANTAR pour FranceAgriMer et VALHOR sur les achats de végétaux par les Français en 2023).
19 Le végétal d’offre principale à secondaire dans le marché jardin Des ventes de végétaux d’intérieur de plus en plus linéaires (Source : Étude KANTAR pour FranceAgriMer et VALHOR sur les achats de végétaux par les Français en 2023). Comme l’indique l’étude citée en référence, la baisse des achats de végétaux d’extérieur est particulièrement marquée sur les mois de mars à mai ainsi que sur septembre et octobre, qui sont les mois de vente les plus importants au printemps et en automne. Si, il semble peu réaliste de planter des végétaux d’ornement et encore moins des végétaux pour le potager en dehors des périodes classiques du printemps et de l’automne, cela explique aussi la baisse générale du marché des végétaux. Le transfert sur d’autres périodes ne pouvant pas se faire. Sur ces produits, les ventes en 2022 et 2023, ont aussi été très pénalisées par l’apparition tôt en saison des phénomènes de sécheresse très marqués dans certaines régions avec à la clé des interdictions d’arroser, ce qui a découragé bon nombre de consommateurs. Malgré tout, les trois mois de printemps continuent de peser 50% des ventes de l’année, que ce soit pour les distributeurs spécialisés ou les producteurs, un mauvais printemps entraîne des difficultés de trésorerie et l’annonce d’une année difficile à passer. Hormis les trois pointes d’activité bien identifiées que sont : la Saint Valentin en Février, la Fête des Mères fin mai début juin selon les années, et les Fêtes de fin d’année, la vente de végétaux d’intérieur est de plus en plus linéaire.
20 (Source : Étude KANTAR pour FranceAgriMer et VALHOR sur les achats de végétaux par les Français en 2023). Mais il est à noter que sur les années difficiles comme 2022 et 2023, le poids de ces périodes sur l’année évolue de façon assez significative. Ceci étant, il faut tenir compte sur ce marché de la plante d’intérieur que les jardineries ne sont pas les seules intervenantes. Effectivement, si la vente de ces produits est dopée par la fréquentation des magasins au printemps, ce circuit est aussi concurrencé par les fleuristes, les marchés et internet qui souffrent moins de la pointe de saisonnalité du printemps (hors les trois évènements cités précédemment).
21 Le végétal d’offre principale à secondaire dans le marché jardin Stabilité de la part du végétal en Jardineries/Lisa depuis 5 ans Jardineries/Lisa Poids % Total magasin Poids % Total magasin Poids % Total magasin Poids % Total magasin Poids % Total magasin Chiffre d’affaires en € 2019 2020 2021 2022 2023 Total Jardin 54,8 54,6 56,6 54,0 53,9 Végétal 22,3% 20,6% 23,3% 21,1% 22,0% (Source : Nielsen IQ-GFK- Juillet 2024). Si la vente de végétaux baisse d’année en année en revanche la part de ceux-ci dans le chiffre d’affaires des leaders du marché que sont les jardineries/Lisa est plutôt stable. Et GFK confirme cela aussi sur le début d’année 2024 ainsi sur la période de janvier à fin mai, cette part est de 24,47% en valeur avec une baisse de -4,1% par rapport à la même période en N-1. En ce qui concerne les volumes de végétaux traités, la baisse est encore plus accentuée puisqu’elle est de - 6,6%. Le chiffre d’affaires tant des jardineries que du marché sur le végétal se maintient non pas grâce aux volumes supplémentaires traités mais bien par une plus forte valeur des produits vendus. Et pourtant, les consommateurs réclament toujours plus de « vert » Nous nous retrouvons actuellement face à un véritable paradoxe entre les déclarations et les comportements d’achat des consommateurs vis-à-vis du végétal. Selon l’étude GFK sur les préoccupations des français réalisée en janvier 2024, on le constate avec par ordre Chronologique d’inquiétude : 1 - Inflation pour 54% 2 - Crise économique pour 43% Les deux critères suivants sont : 3 - Changement climatique pour 41% 4 - Protection de l’environnement pour 35% Les critères en position 3 et 4 sont plutôt des éléments qui devraient être favorables au développement du végétal même si cela ne se traduit pas toujours dans les faits. Cela est bien confirmé dans tous les sondages réalisés depuis plusieurs années comme, par exemple, dans celui effectué par OPINIONWAY pour « Les Échos » et EUROMEDITERRANEE en novembre 2022. A la question : « Aimeriez-vous vivre dans une ville végétalisée ou « renaturée », quitte à ce qu’elle soit moins pratique ? ». 24% ont répondu Oui, certainement et 45% ont répondu Oui, probablement, ce qui fait un total de 69% pour le Oui. Le consommateur qui réside majoritairement dans des zones urbaines réclame du « vert » dans son environnement et ce qui ne profite pas au développement du végétal dans les réseaux de distribution grand public devrait en principe favoriser l’activité des paysagistes et des services espaces verts des villes, à la condition que les élus tentent de répondre aux attentes de leurs concitoyens.
22 Essayons de prendre un peu de recul et comme l’indique l’adage, c’est en analysant le passé que l’on peut essayer de comprendre le présent et d’imaginer l’avenir. Le premier constat est simple ; le marché du végétal à destination du grand public est en baisse régulière depuis 40 ans. Ceci peut s’expliquer en grande partie, pour les différentes raisons suivantes : - Une baisse sensible des constructions de maisons individuelles qui sont une source de développement de ce marché, avec une baisse de 39,1% en 2023, après un recul de 30,9% en 2022 (Source : Les Echos). - Une surface de jardin en régression depuis de nombreuses années, à la fois pour des raisons de disponibilité et de coût, et ceci ne fera qu’empirer avec la loi sur la limitation de l’artificialisation des sols qui limitera d’autant le nombre de nouvelles constructions. - Une population de plus en plus urbanisée, avec en 2022, 81,51% de celle-ci résidant en ville. - Un pouvoir d’achat plutôt en baisse pour une grande partie de nos concitoyens avec la nécessité absolue de faire des arbitrages entre les dépenses du quotidien notamment toutes les dépenses contraintes (abonnements divers et variés) et l’envie et la volonté de prendre des congés, de sortir, de faire plaisir à ses enfants. - En parallèle une inflation des produits particulièrement marquée durant les années 2022 et 2023, et souvent bien supérieure à celle des indices de consommation. - Une météo plus que capricieuse ces dernières années qui oscille entre des périodes de canicule, avec son lot de restrictions d’arrosage, et d’inondations (automne 2023 printemps 2024, pour n’évoquer que les situations les plus récentes.) Ces variations entraînent évidemment la perte de nombreux végétaux d’extérieur et un consommateur un peu démoralisé qui ne cherche plus à remplacer les végétaux perdus. Les Jardineries depuis leur création n’ont eu de cesse que d’essayer de linéariser leur chiffre d’affaires en incorporant à côté de la vente de végétaux de nouveaux rayons, de l’animalerie, au plein air en passant par la décoration, le textile ou la décoration de noël. Même si certaines d'entre elles ont performées dans ces nouveaux secteurs, pour autant, elles conservent une part essentielle de leur activité sur la vente de végétaux tout particulièrement sur trois mois au printemps. Cette activité si elle est importante pour le chiffre d’affaires et aussi essentielle pour la marge dégagée. Malgré toute la concurrence, avec l’arrivée de pure-players sur ce marché et des spécialistes des ventes éphémères, les jardineries restent leaders de la vente de végétaux en conservant une part de leur chiffre d’affaires qui varie de 21 à 23%. Les jardineries responsables ou victimes de la baisse du végétal ? Ceci étant, si la part de marché du végétal en jardinerie a baissé depuis ces trente dernières années, c'est aussi le fait des magasins qui ont cherché à lisser leur chiffre d’affaires sur toute l’année en introduisant de nouveaux rayons. Naturellement la place qui était précédemment réservée au végétal a été prise par ces nouvelles activités. La baisse globale du marché du végétal est-elle dû : - À la diminution des surfaces consacrées à leur vente en jardineries qui sont les leaders pour l’instant incontestés de ce marché ? - À la standardisation et à la réduction de l’offre dans les points de vente ? - À un manque de motivation des clients, lié aux effets du changement climatique ou de l’inflation ? Dans la baisse du marché du végétal, les jardineries qui restent leaders sur ce créneau, en sont-elles à l’origine ou bien au contraire en sont-elles les victimes ? Probablement un peu des deux ! Une baisse continue des volumes et des valeurs qui permettent de maintenir le marché Face à la baisse de consommation du végétal il semble indispensable de : - Poursuivre encore et toujours la communication sur les bienfaits d’avoir des végétaux aussi bien dans la maison que dans le jardin ou au potager. - Proposer des végétaux toujours plus faciles à cultiver qui sont encore plus résistants aux maladies, à la sécheresse et qui ne réclament pas de soins particuliers. - Poursuivre le développement de l’offre sur un végétal d’extérieur encore mieux adapté aux conditions de vie dans un milieu urbain. - Dédramatiser l’entretien des plantes en apportant des conseils tant en magasin que sur le site marchand du point de vente ou du producteur. - Maintenir une offre large et profonde et de la communication sur le végétal d’intérieur à destination des consommateurs urbains qui représentent dorénavant plus de 80% de la population. Car même si le phénomène n’est pas nouveau, il semble anormal de voir basculer progressivement ce marché du végétal d’intérieur des spécialistes que sont les jardineries et les fleuristes au profit de certaines enseignes d’ameublement ou des circuits de ventes éphémères. - Maintenir des opérations promotionnelles afin de « casser » l’image prix du végétal, et essayer ainsi de conserver voire de récupérer un peu de volume. - Utiliser massivement les nouveaux médias de communication que sont les réseaux sociaux afin de capter une clientèle plus jeune. - Maintenir une veille vigilante des réseaux sociaux qui dorénavant lancent les modes et les nouvelles AVIS DE NOTRE EXPERT CGJ Pierre HERVET
23 Le végétal d’offre principale à secondaire dans le marché jardin tendances dans tous les domaines y compris en végétal, notamment en ce qui concerne l’intérieur. Mais il restera pour tous les distributeurs de végétaux à résoudre l’équation suivante : - Comment faire en sorte de stopper cette baisse alors que par ailleurs les consommateurs sont en recherche de nature et de végétal ? Que celui qui a la réponse se fasse connaître pour le bien de tout le marché jardin. Enfin en conclusion, nous nous permettrons de paraphraser une expression célèbre, utilisée dans le bâtiment, c’est que : Alors mettons tout en œuvre, producteurs, distributeurs, grossistes, importateurs, pure-players, fleuristes, pour que le végétal retrouve ses volumes d’antan ! Remarques : Dans les différentes études dont sont issus les chiffres utilisés dans ce chapitre il est important de noter les deux points suivants : • Toutes les études ne couvrent pas le même périmètre d’analyse, ceci peut expliquer certaines différences dans les chiffres indiqués. Ces différences sont aussi le fait que 100% des végétaux vendus ne sont pas encore gencodés d’où la difficulté pour les sociétés d’études de bien les comptabiliser. • La distinction entre les circuits Jardineries et Lisa est de plus en plus difficile à faire si ce n’est par la taille des points de ventes mais de moins en moins par une offre différenciée, entre les deux circuits. Certains Lisa présentant une offre en végétal tout aussi attrayante que certaines jardineries. "Quand le végétal va, tout va !"
24 NielsenIQ GfK JUILLET 2024 Guillaume Mulleret Responsable Market Intelligence GCJ : Pouvez-vous nous présenter GFK ? GM : Depuis 1934, GfK accompagne les industriels et distributeurs des marchés Biens durables, dont Bricolage-Jardinage, dans l’analyse de leurs performances commerciales et l’aide à la prise de décision. En Juillet 2023, GfK a fusionné avec NielsenIQ. Ensemble, les équipes accompagnent leurs clients dans plus de 80 pays via une expertise unique du comportement d'achat des consommateurs et des dynamiques impactant les marchés, les marques et les tendances médias. Un des piliers de notre activité est le suivi des ventes de produits neufs, mesurées en sorties de caisse, réalisées en France en circuits “grand public”. Au titre des marchés Bricolage-Jardinage, sont audités les Grandes Surfaces Alimentaires dotées d’un rayon permanent ou saisonnier, les réseaux Spécialistes type Tech Store, Grandes Surfaces Bricolage, Jardinerie - LISA, Animalerie et Spécialistes Motoculture et enfin, les PurePlayers généralistes, Internet (Click & Collect inclus). Parmi les améliorations phares de 2024/2025, les ventes réalisées en hard-discount et marketplaces sont en cours d’intégration. De même, certains canaux comme la vente directe et les produits Reconditionnés / Seconde main sont analysés via un mix de données distributeurs & déclaratifs consommateurs. Cette vision holistique exclusive des circuits de distribution et des produits est enrichie d’analyses consommateurs, de positionnement de marque et recommandations opérationnelles via nos solutions digitales et IA. Ainsi, NielsenIQ et GfK offrent la Full View™. GCJ : Pour le jardin, comment procédez-vous ? GM : Sur la base des données Total Store (TSR) que nous collectons dans certains circuits, en GSA et en Jardineries et LISA, par exemple ; nous arrivons à représenter 80 à 85% du CA réalisé, au-delà du périmètre strict des biens durables. L’analyse y est moins granulaire car nous restituons des données par rayon et non à la référence produit. Plusieurs raisons sont derrière ce choix et, notamment avec le rayon « végétal », la difficulté de mettre en place un suivi précis à l’EAN, certains produits n’étant pas toujours correctement encodés. Nous allons donc nous appuyer sur ces chiffres pour répondre à cette interview et partager avec le Guide des Consommateurs Jardin les tendances Végétal associées. Pour l’année 2023, les ventes totales Jardin représentent 53,9 % du CA global des Jardineries/LISA, un poids stable par rapport à 2022. Cela regroupe tous les produits liés au jardin depuis les équipements et outils, les PPJ (engrais, supports, anti-nuisibles…) jusqu’au éléments d’aménagement et loisirs, pergolas, barbecue et pots inclus. Le reste du revenu est composé des autres rayons comme l’animalerie / pet-food, le bricolage (présent dans les LISA), les produits ménagers… GCJ : Et sur le végétal ? GM : Nous avons segmenté l’univers entre le végétal d’intérieur et le végétal d’extérieur et nous constatons une tendance à la hausse en 2023 par rapport à 2022 de +2,8% en chiffre d’affaires. Le végétal d’extérieur est à +3,4% et l’intérieur à +1,2%. Au global, 22% du CA Jardineries-LISA audité par le TSR vient des ventes de Végétal. En revanche, il y a de grosses disparités d’une enseigne à une autre. GCJ : Quel est le poids des ventes Jardin des 5 dernières années ? GM : Au cours des 5 dernières années, le poids des ventes « Jardin » est resté central pour les Jardinerie/Lisa oscillant entre 54% et 57% du CA généré en magasin. Le constat est le même pour les ventes Végétal, contribuant à 21 – 23% du revenu du circuit. Les consommateurs français ont pris l’habitude de préférer les réseaux spécialistes pour leurs projets nécessitant certaines technicités, en jardinage comme d’autres domaines. INTERVIEW
25 Interview GFK La possibilité de bénéficier de conseils avertis, la largeur d’offre en point de vente et aussi le rôle de défricheur de tendances contribuent à ce positionnement et à nourrir une relation privilégiée avec les consommateurs. GCJ : Quelle projection sur le printemps 2024 que nous venons de vivre ? GM : Nous avons un temps de réception & traitement des données +25 jours, nous pouvons donc vous donner des indications jusqu’à la fête des mères 2024 à fin mai (interview réalisée en juillet). À cette période, les ventes de Produits Jardin vendus en Jardinerie/Lisa continuent de reculer, en valeur (-6%) comme en volumes (-7%). Côté Végétal, la tendance est relativement alignée mais les consommateurs ont adopté des comportements très différents d’une catégorie à l’autre. Les Végétaux d’extérieur affichent un CA à -4% avec une amplitude allant de -22% pour le marché aux fleurs à quasi +300% en Autres végétaux d’extérieur. Même dynamiques pour l’Intérieur, les ventes ont généré un revenu en baisse de -3%, allant de -35% pour les compositions de plantes à +169% pour les Autres végétaux d’intérieur. Le succès des succulentes et la recherche de nouveautés expliquent en partie ces résultats. En parallèle, la Fleuristerie résiste très bien en Jardinerie/Lisa et affiche un CA à fin mai en progression (+4%) et des volumes en forte hausse (+16%). Par ailleurs, la jardinerie est à l’écoute des opportunités de marché, et de ce fait, la gamme proposée en magasin évolue. JARDINERIES / LISA POIDS % TOTAL MAGASIN POIDS % TOTAL MAGASIN POIDS % TOTAL MAGASIN POIDS % TOTAL MAGASIN POIDS % TOTAL MAGASIN Unité de mesure : CA € 2019 2020 2021 2022 2023 TOTAL JARDIN 54,8 54,6 56,6 54,0 53,9 VEGETAL 22,3 20,6 23,3 21,1 22,0 January 2024 - May 2024 % January 2024 - May 2024 % Sales Units evol Sales Value EUR evol GRAND TOTAL JARDIN 168 985 000 -7,3 1 847 500 000 -6,0 VEGETAL 54 722 000 -6,6 452 000 000 -4,1 VEGETAUX D'EXTERIEUR 45 323 000 -6,9 352 600 000 -4,6 PEPINIERE 8 320 000 -0,6 140 200 000 -11,2 MARCHE AUX FLEURS 15 275 000 -22,0 130 900 000 -21,6 PLANTES DU POTAGER 17 160 000 -8,0 71 300 000 -4,2 AUTRES VEGETAUX D'EXTERIEUR 4 568 000 118,1 10 200 000 298,9 VEGETAUX D'INTERIEUR 8 061 000 -7,6 88 400 000 -3,1 PLANTES FLEURIES 3 257 000 -17,1 36 700 000 -9,6 PLANTES VERTES 2 745 000 -29,6 36 200 000 -25,6 COMPOSITION DE PLANTES 233 000 -39,1 7 900 000 -34,5 AUTRES VEGETAUX D'INTERIEUR 1 827 000 254,8 7 500 000 169,2 FLEURISTERIE 1 330 000 15,9 10 900 000 3,9 AUTRES VEGETAUX 8 000 26,5 100 000 28,3
26 Par exemple, le pet-food progresse fortement en 2023 tous circuits confondus et les jardineries et les LISAS en profitent tout particulièrement. Comme dit précédemment, le CA Végétal est positif en 2023 quand le CA Jardin est à -1,2% selon le TSR. Tendance inverse à 2022 où le végétal était à -16,1% en CA et le TSR Total jardin à -11,9%. Évidemment, chaque année, il faut prendre en compte la météo lorsque vous analysez ces données ! GCJ : Et en détail, comment se comportent les catégories ? GM : Pour le jardin d’extérieur, nous suivons les catégories : pépinière, le marché aux fleurs, les plants potagers et les autres végétaux d’extérieur. Sur cette année 2023, on remarque la bonne santé du potager à +7,4% mais sans rattraper la baisse d’activité de 2022 (-22%). Côté Végétal d’intérieur, nous suivons les plantes fleuries, les plantes vertes, les compositions de plantes et les autres végétaux. Nous avons aussi une catégorie fleuristerie ! Il y a 2 tendances franches : les plantes fleuries se portent bien (+6,3%) quand les compositions florales et les plantes vertes continuent de baisser en CA. La fleuristerie retrouve une dynamique positive (+2,1%), ce qui est une bonne surprise, puisqu’on ne trouve pas toujours de personnel spécialisé sur le sujet en jardinerie/LISA. GCJ : Et dans les autres familles liées au végétal ? GM : Dans la catégorie Décoration, nous constatons des pots et contenants en baisse de -8,6% alors que le végétal reste stable. On pourrait penser que la « poterie », en général, va suivre l’évolution des plantes, mais ce n’est pas le cas. Parmi les raisons de ce décrochage, il faut noter que le marché se renouvelle peu. Et sur cette partie ‘contenants’, les consommateurs ont maintenant des habitudes et des offres en seconde main, qui se développent de plus en plus. Ceci pénalise directement les ventes « neuf » en magasin. GCJ : D’une manière générale, quel est votre avis sur l’état du végétal dans les jardineries et les LISA ? GM : Le végétal représente quasiment ¼ du CA réalisé en jardineries/LISA. La saisonnalité est toujours très marquée dans cette profession. Ainsi, en hiver, les jardineries comptent principalement sur la décoration de Noël et le pet-food pour animer leurs ventes, en compensation aussi du végétal, moins actif à ces périodes. Si l’on étend l’analyse aux semences type gazon, florales et potagères, suivies à l’EAN dans nos données panel, nous observons que les ventes sont en léger recul (-3% en CA 2023) et une hausse des achats réalisés en jardinerie entre 2022 et 2023. En effet, elles sont passées de 55 à 57% JARDINERIES / LISA POIDS % TOTAL MAGASIN EVOL CA CA MILLIONS € TTC JAN 23-DEC 23 JAN 23-DEC 23 JAN 23-DEC 23 VEGETAL 771,5 22,0 2,8 VEGETAUX D'EXTERIEUR 573,4 16,3 3,4 PEPINIERE 247,7 7,1 -0,8 MARCHE AUX FLEURS 209,6 6,0 -2,3 PLANTES DU POTAGER 87,8 2,5 7,4 AUTRES VEGETAUX 28,3 0,8 232,0 VEGETAUX D'INTERIEUR 177,6 5,1 1,2 PLANTES FLEURIES 70,1 2,0 6,3 PLANTES VERTES 68,6 2,0 -9,7 COMPOSITION DE PLANTES 14,8 0,4 -21,3 AUTRES VEGETAUX 24,2 0,7 62,4 FLEURISTERIE 20,5 0,6 2,1 AUTRES VEGETAUX 0,00 0,0 -47,7 AUTRES 0,96 0,0 165,0
27 Interview GFK des ventes en valeur, et la tendance est identique en volume (+2%), confirmant leur position de 1er circuit de distribution pour les Semences. Suivent les GSA avec 23% de CA Semences, et les GSB avec 20 % de PDM. GCJ : On entend dire ici ou là que les jardineries doivent se remettre en cause, que le modèle est ancien, est-ce qu’on constate cela dans les chiffres ? GM : D’après nos données de ventes, ce n’est pas un modèle en perte de vitesse. Le circuit a ses spécificités, avec un positionnement Gamme & Prix un peu plus cher que la GSB, mais on ne constate pas de baisse globale sur les circuits Jardineries et LISA malgré le contexte de pressions sur les budgets consommateurs. Si l’on se positionne hors végétal, le CA des jardineries est stable et surtout, le référentiel pré-pandémie est toujours très positif : +9% en CA par rapport à 2019 même s’il faut considérer une légère baisse de volumes (-2%). En parallèle, on observe aussi le dynamisme de la GSB, mais sur des catégories de produits différentes du Végétal, qui ne se retrouvent pas ou peu en GSB hormis 2 ou 3 enseignes. Ainsi, sur le global jardin, jardineries et LISA restent leaders ! GCJ : Avec toutes ces évolutions, quel est votre avis sur ce type de commerce jardin ? GM : Il y a eu beaucoup d'achats en 2020 pendant la période Covid. Toute la population ou presque s’est tournée vers le jardin. Ce qui a provoqué beaucoup d’achats d’équipements en plus des végétaux. Or ces investissements ont été réalisés pour le long terme, ils ne seront pas renouvelés rapidement. Il y a donc une baisse de CA pour les différentes familles du jardin, à réanimer par de l’innovation, des offres à batteries ou connectées... La seconde main aura aussi son rôle à jouer, tant en location qu'en occasion. Cela impactera mécaniquement la croissance des différents secteurs en outillage, notamment. Par contre, il y a une dynamique importante de l’offre en végétal que l‘on retrouve dans beaucoup de points de vente. Par exemple, les hard-discounters se positionnent maintenant tout au long de l’année avec des offres de plantes. Et ils ne sont pas les seuls. Cette présence du végétal dans les rayons de ces différents distributeurs est nouvelle. Cela sous-entend qu’il y a une demande forte du consommateur. Bien sûr, la répartition par circuit et par enseigne sera fluctuante, mais le végétal a du succès. Enfin, dans une approche plus financière, la vente de végétaux est soumise à plusieurs aléas, comme sa fraîcheur, sa durée de vie et la météo, ce qui peut paraître dangereux dans un bilan comptable. Il faut donc chercher aussi des opportunités ailleurs et les LISA et jardineries le font aussi.
28 GCJ : Pouvez-vous nous présenter PromojardinPromanimal, son histoire… HA : L’association Promojardin-Promanimal est une association loi 1901 faisant partie intégrante de l’interprofession jardin et animal de compagnie. Créée en 1972, nous avons fêté nos 50 ans en 2022, nous regroupons près de 110 entreprises adhérentes et comptons parmi nos membres des fournisseurs, distributeurs, médias et prestataires de services. La force de cette association est bien cette dernière partie car nous regroupons tout le marché d’amont en aval. La vocation de Promojardin-Promanimal est de promouvoir les univers du jardin et de l’animal de compagnie. Cette vision fédératrice se décline autour de 3 axes stratégiques : Analyser : - En mesurant régulièrement et en affinant l’évaluation de l’activité des marchés liée au jardin, au jardinage et à la possession d’animaux de compagnie, car faire progresser un marché nécessite d’en connaître les mécanismes. - En proposant des études complètes et fiables sur l’ensemble des catégories de nos univers. - En prenant régulièrement le pouls des consommateurs et en suivant de près leurs habitudes de consommation. Échanger : - En travaillant avec les autres organismes (SNHF, Val’hor, Jardineries et Animaleries de France, UPJ, AJJH, Unep, Verdir, PRODAF, FACCO, etc.) car l’union fait la force. - En mettant en relation les acteurs de nos secteurs afin de polliniser les idées et favoriser l e développement d’initiatives nouvelles. - En contribuant aux évènements majeurs de nos marchés (salons, prix …) et les promouvoir. - En créant des pools de réflexion car PromojardinPromanimal représente un potentiel unique de savoirs, à travers l’expérience, la spécialisation et la compétence de ses adhérents et de leurs collaborateurs. Inspirer : - En valorisant les rôles bénéfiques du jardin, du jardinage et de la possession d’animaux de compagnie. - En démontrant que créer un jardin ou posséder des animaux de compagnie constitue un pas essentiel vers le bien vivre ensemble. - En envoyant les bons signaux vers les médias et les interprofessions afin qu’ils puissent reconnaître les enjeux de nos univers. - En captant les tendances. Promojardin-Promanimal a la vocation d’être l’observatoire des tendances du marché. La légitimité et la fiabilité des ressources rassemblées par l’association font office de référence en la matière. En sommes, Promojardin-Promanimal regroupe des hommes et des femmes qui œuvrent ensemble à améliorer nos marchés. GCJ : Chaque année, Promojardin-Promanimal propose des chiffres à ses adhérents. Sur quoi portent ces chiffres ? HA : L’une des missions principales de PromojardinPromanimal est d’accompagner nos adhérents dans une meilleure compréhension et une meilleure connaissance de leurs marchés. Quels sont les univers produits qui se vendent le mieux ? Quels sont les circuits les plus dynamiques ? Comment évoluent les attentes des consommateurs ?... C’est à toutes ces questions que nous répondons, grâce à nos différentes PROMOJARDIN Hanan ABDESSELEM Secrétaire générale INTERVIEW
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