Plantes envahissantes !

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Elles sont parfois jolies, parfois utiles, parfois… très gênantes. Mais attention à ne pas tout mélanger : plante indésirable ne veut pas dire plante envahissante ! Voici un petit topo pour y voir clair. Éviter les erreurs, et s’organiser pour mieux comprendre ces végétaux particuliers au jardin ou dans la nature.

Plantes envahissantes … Exotique !

Un dossier complet sur le site de ValHor nous permet d’en savoir plus sur les plantes exotiques envahissantes (PEE). En gros, c’est une espèce introduite volontairement ou accidentellement hors de son aire d’origine, qui se développe tellement bien qu’elle déséquilibre l’écosystème local. Elle peut étouffer la biodiversité, comme la jussie, dans les milieux humides. Elle peut aussi coloniser les sols, les talus, les bords de route, c’est le cas de la renouée du Japon ou des ailantes qui se développent de façon inquiétante dans Paris. Mais ce n’est pas tout, elles peuvent perturber les activités agricoles, de loisir ou d’entretien. La salvinie, une fougère aquatique flottante, double sa surface en quelques jours, empêche la lumière de pénétrer l’eau et appauvrit la faune aquatique.

Et les mauvaises herbes, alors ?

C’est là qu’on fait souvent l’erreur : le pissenlit, le chiendent, le liseron sont peut-être agaçants dans le potager, mais ils ne sont pas envahissants au sens écologique du terme.

Le pissenlit pousse partout, c’est vrai… mais il est local, mellifère, les abeilles en raffolent et il ne vient pas prendre la place d’une autre espèce.

Le chiendent, vous devez connaitre si vous avez du gazon ! Il drageonne et il est aussi très coriace. Mais son impact reste circonscrit à son environnement immédiat.

Le liseron, l’ennemi des jardiniers ! C’est un grimpeur tenace, il gêne vos plantations, mais il n’envahit pas durablement les milieux naturels.

Bref, ce sont des plantes spontanées locales, parfois « gênantes » mais pas invasives. Elles ont leur rôle dans la biodiversité du sol, et peuvent même servir de bio-indicateurs.

Comment savoir si une plante est vraiment envahissante ?

Quand on a un doute dans la nature face à un champs d’une plante inconnue, posez-vous les questions suivantes :

Est-elle originaire de ma région ? Si non, prudence.

Se propage-t-elle rapidement, seule ? Une plante qui prend toute la place sans être semée, c’est suspect.

Est-elle difficile à déloger ? Les rhizomes, les graines par milliers, ou une régénération systématique sont de bons (mauvais) indices.

Vous ne la connaissez pas ? Prenez une photo, utilisez une appli de reconnaissance végétale comme plant net, ou interrogez des sites spécialisés.

En cas de doute, mieux vaut éviter de la planter ou de la déplacer, surtout à proximité d’un ruisseau, d’un talus ou d’une zone humide.

Quels bons réflexes adopter ?

Il y a deux ou trois trucs simples à faire afin de se méfier un peu plus de ces plantes « compliquée ».

Évitez de jeter vos déchets verts dans la nature, ils peuvent contenir des graines ou des morceaux de plantes qui peuvent se bouturer facilement. C’est comme offrir un billet aller simple à une plante aventureuse !

Si vous repérez des plantes envahissantes dans votre jardin, ca peut arriver, ne les compostez surtout pas ! Elles seraient bien capables de se développer ensuite ici ou là… C’est le cas de la renouée, de l’ailante, de la jussie… Entre autre…

Un réflexe important, signalez toute population suspecte à votre commune, à une association ou sur une appli collaborative (ex. INPN Espèces).

Chacun peut être une sentinelle du jardin

Pas besoin d’être botaniste, en observant, en posant des questions, en partageant des photos, vous devenez un acteur de la préservation de nos paysages. Votre alerte peut éviter une propagation future.

Et pour garder le bon réflexe, ne pas confondre « indésirable au jardin » et « envahissante pour la nature ».

Certaines plantes venues d’ailleurs posent problème non pas parce qu’elles sont étrangères, mais parce qu’elles déséquilibrent la nature locale comme l’herbe de la pampa.
D’autres, comme le pissenlit ou le chiendent, sont juste tenaces dans nos massifs… mais pas dangereuses pour la biodiversité.
Alors, avant d’arracher, de s’énerver ou de semer, posons-nous les bonnes questions. Et surtout, gardons en tête que chacun, avec un regard attentif, peut contribuer à préserver nos paysages.

Roland Motte… Jardinier !

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