Halloween
Halloween, c’est ce moment un peu décalé où le jardin se déguise et où les courges deviennent des stars. Derrière les citrouilles creusées et les chapeaux de sorcières, il y a pourtant une vieille histoire de saisons, de croyances et… de jardinage !
Halloween, Une fête plus vieille que nos balais
Avant d’être une affaire de bonbons et de citrouilles, Halloween était une fête celte nommée Samhain. Elle marquait la fin de la belle saison, quand la lumière décline et que la nature s’endort. Les Celtes pensaient que les frontières entre le monde des vivants et celui des morts s’amincissaient à cette période, et que les esprits pouvaient venir rôder dans les campagnes. Pour les amadouer, on allumait des feux et on déposait de la nourriture sur les pas de porte. Des gestes ancestraux qui, avec le temps, se sont transformés en “trick or treat” et en décorations orangées. Importée aux États-Unis par les migrants irlandais au XIXᵉ siècle, la fête s’est ensuite américanisée avant de revenir chez nous, bien décidée à rallumer les citrouilles au jardin.
Des courges et des lumières
Impossible de parler d’Halloween sans évoquer les cucurbitacées, ces plantes à la fois décoratives, comestibles et parfois étonnantes par leurs formes. Courges, potirons, pâtissons, coloquintes… Le jardin en regorge à l’automne. Certaines se mangent, d’autres se gardent pour la déco. Les ‘Jack O’Lantern’ sont parfaites pour être creusées et transformées en lanternes. Les petites variétés comme ‘Jack Be Little’ qui tient dans la main et se posent facilement sur une table. Les coloquintes biscornues apportent de la fantaisie, surtout quand on les mélange à des pommes, des feuilles sèches et quelques brins de lierre. Dans le jardin, alignées le long d’une allée ou posées sur les marches, elles créent une ambiance chaleureuse dès la tombée du jour. Un éclairage doux, quelques bougies, et le décor est planté.

La légende de Jack O’Lantern
Mais d’où vient cette drôle d’idée de creuser une citrouille ? Tout remonte à une légende irlandaise, celle de Jack O’Lantern. C’était un homme rusé qui aurait trompé le diable à plusieurs reprises. À sa mort, ni le paradis ni l’enfer ne voulurent de lui. Il fut condamné à errer dans le noir. Jack se fabriqua une lanterne avec un navet creusé, dans lequel il plaça une braise du feu de l’enfer. Devenu symbole des âmes perdues, son lumignon guidait les esprits errants la nuit du 31 octobre. Lorsque les Irlandais ont émigré aux États-Unis, ils ont remplacé le navet par la citrouille, plus facile à creuser et bien plus lumineuse. Voilà comment est née la fameuse lanterne d’Halloween ! Aujourd’hui, Jack continue d’illuminer nos jardins, rappelant que même dans la nuit la plus sombre, un peu de lumière suffit à éloigner les peurs… Et les mauvais esprits.
Le jardin en mode automne
Halloween tombe pile au moment où le jardin change de rythme. Les potagers se vident doucement, les massifs se mettent en pause, et les feuillages se parent d’or, d’ambre et de roux. C’est une saison parfaitepour recycler la nature en décoration. On peut placer des rameaux secs, des branches tordues, des pommes de pin, des feuilles de chêne ou d’érable… Tout cela peut servir à créer des guirlandes, des compositions ou des couronnes d’entrée. Les jardiniers malins profitent de l’occasion pour valoriser ce que l’automne offre spontanément. Et si Halloween a parfois l’image d’une fête commerciale, elle peut très bien se vivre en mode récup. Un pot cassé peut devenir un photophore, un vieux panier une corbeille de saison, et même les tiges de maïs ou les touffes de graminées se prêtent au jeu des décors.
Entre sorcières et pollinisateurs
Sous ses airs de fête enfantine, Halloween garde un lien fort avec le cycle du vivant. C’est un moment de transition, une manière de célébrer la nature qui s’endort tout en préparant la suivante. Les graines mûrissent, les bulbes se plantent, les sols se couvrent de paillis. C’est aussi une belle période pour parler biodiversité. Les fruits laissés sur place nourrissent les oiseaux, les feuilles abritent les insectes, et les vieux troncs deviennent des refuges utiles. Les décorations peuvent même être écolos ! Une vieille citrouille creusée fera le bonheur des vers de terre une fois qu’elle aura fini de faire peur. Au fond, le jardin d’Halloween, c’est juste un jardin vivant qu’on regarde autrement, un peu plus mystique, un peu plus poétique.

Et si on osait le chrysanthème ?
Longtemps cantonné aux cimetières, le chrysanthème retrouve peu à peu ses lettres de noblesse. Et il le mérite ! Ses fleurs généreuses, souvent dans les tons d’orange, de cuivre, de pourpre ou de jaune, s’accordent parfaitement avec les courges et les feuillages d’automne. En pot sur le pas de la porte ou sur la terrasse, il assure une transition naturelle entre Halloween et la Toussaint. Son symbolisme, à l’origine, n’était d’ailleurs pas funèbre. Il évoquait simplement le soleil et l’immortalité. Alors pourquoi ne pas le remettre à sa place ? C’est une fleur joyeuse de saison, robuste et lumineuse. Associé à quelques potirons, des bruyères, des feuillages roux et une lanterne… Le chrysanthème devient la touche finale d’une déco d’automne réussie. Comme quoi, entre la citrouille et la fleur du souvenir, il n’y a qu’un pas : celui du jardin.



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