Les plantes vertes

Le blog des pros

Les plantes vertes, on les aime, on les vend, on en parle partout. Mais leur marché, leur entretien et leur rôle dans nos intérieurs sont bien plus stratégiques qu’on ne l’imagine. Coup d’œil sur une tendance qui ne faiblit pas.

Les plantes vertes… Un marché qui résiste ?

Le marché du végétal en France continue de surprendre. Alors que beaucoup de secteurs souffrent, les plantes vertes gardent le cap, même si elles naviguent entre hauts et bas. En 2024, les achats de végétaux par les Français ont légèrement reculé. Environ –2 % en volume et –3 % en valeur, selon le panel Kantar pour Valhor et FranceAgriMer. Rien de dramatique, surtout si on compare avec d’autres produits de consommation, mais cela confirme que le consommateur reste attentif à ses dépenses. Malgré cela, plus de 7 foyers sur 10 continuent d’acheter au moins une plante par an. Autrement dit, le marché reste solide, enraciné dans les habitudes de consommation.

Côté mondial, c’est même plutôt la fête ! Le marché des plantes d’intérieur est estimé à 29 milliards de dollars en 2024, avec des prévisions autour de 40 milliards en 2034. Une croissance annuelle proche de 4 %, ce n’est pas du délire, mais c’est régulier. Bref, voilà de chiffres plutôt rassurants et surtout… porteur.  Tout le monde y trouve son compte, du producteur au distributeur. Dans ce contexte, la plante verte reste un produit refuge. Ni indispensable comme le pain, ni superflu comme la dernière paire de sneakers hors de prix. Non, la plante verte est pile entre les deux. Un achat qui fait plaisir, qui embellit le quotidien et qui a ce petit côté « feel good » qui séduit en période de tension.

Le retour de vacances, aïe…

Soyons honnêtes, l’état des plantes vertes au retour de vacances, c’est rarement la joie. Qui n’a pas retrouvé un ficus transformé en brindille ou un pothos digne d’un vieux spaghetti collé au mur ? Pour les jardineries, les fleuristes et même les GSA ou GSB, le moment est parfait. Beaucoup de clients reviennent dépités, prêts à remplacer leurs « victimes de l’été ». C’est une belle opportunité pour le marché, à condition de savoir la saisir. Les clients sont à l’affut des kits de sauvetage, des conseils personnalisés et… des opérations promo en magasin. Tout ce qui permet de transformer une frustration en achat malin est bon a prendre, même sur internet… Bien-sûr !.

C’est aussi l’occasion de rappeler que certaines plantes sont des pros de la survie. Sansevieria, zamioculcas, cactus et autres succulentes reviennent en force dans les rayons, précisément pour cette raison. Elles résistent, elles pardonnent, et elles redonnent confiance au client. Ce dernier peut penser que : « Promis, cette fois je vais y arriver ». Le rôle des pros est d’accompagner, de rassurer. A vous de montrer que, même après trois semaines de soleil à Palavas-les-Flots, il est possible de repartir avec un coin de jungle dans le salon.

Diversité et mise en scène

Normalement, en ce moment, les rayons des plantes vertes sont un vrai patchwork. On devrait y retrouver les incontournables — monstera, zamioculcas, philodendron, calathea — mais aussi des nouveautés qui viennent bousculer les habitudes. Par exemple les hoyas, les alocasias aux feuillages graphiques, ou encore les variétés panachées qui cartonnent sur Instagram.

La tendance n’est plus seulement à « la grosse plante verte » qu’on posait dans un coin du salon. : les consommateurs veulent des collections, des ensembles, de la déco végétale à composer comme un mur de cadres ou une bibliothèque.

Pour les distributeurs, cela implique de repenser la mise en avant. Les corners « Urban Jungle » cartonnent, les rayons se mettent en scène avec des pots déco, des étagères, des suspensions, du mobilier… Le végétal n’est plus tout seul, il vit dans un univers complet. Et pour le client, c’est rassurant ! Il peut visualiser directement son « chez lui ». On n’achète plus « une plante », on achète une ambiance, un lifestyle. Les professionnels qui comprennent cette logique peuvent réussir à doper leurs ventes et à fidéliser une clientèle plus jeune, plus connectée, plus sensible à l’image.

L’héritage des foires aux plantes vertes

Souvenez-vous des « foires aux plantes vertes » qui faisaient courir les foules. Aujourd’hui, le concept a évolué mais l’idée reste. Ici ou là, les points de vente proposent des prix attractifs, des coups de cœur accessibles, des séries limitées. Dans un marché où la sensibilité au prix est forte, surtout depuis la crise inflationniste, les opérations promotionnelles sont un levier puissant. Certaines enseignes les rebaptisent « semaines vertes », d’autres jouent sur la « deuxième plante à moitié prix » ou sur les box découvertes.

Ce qui est intéressant, c’est que le consommateur ne perçoit pas forcément cela comme une « promo » classique. Il y voit une opportunité de se faire plaisir sans culpabiliser. Et ça, c’est de l’or pour les pros. Les invendus, les surplus, les fins de lots trouvent ainsi une seconde vie, et les clients sortent du magasin avec le sourire. Bref, l’ancienne foire aux plantes vertes a changé de costume, mais son rôle reste le même. Les pros cherchent à déclencher l’achat impulsif et relancer la fréquentation en magasin à des périodes creuses.

Les plantes vertes comme partenaire de vie ?

Enfin, il faut bien le dire, la plante verte est en train de gagner ses lettres de noblesse. Ce n’est plus un « supplément déco » ou un gadget écolo, c’est un vrai partenaire du quotidien. Elle purifie l’air (même si les études nuancent un peu l’effet réel, l’imaginaire fonctionne), elle apaise, elle humanise les intérieurs. Elle répond au besoin croissant de nature dans des vies de plus en plus urbaines. C’est une tendance de fond. Les hashtags #plantaddict ou #urbanjungle explosent, les box d’abonnement se multiplient… Et même les entreprises investissent dans des plantes vertes pour booster bien-être et productivité au bureau.

Autrement dit, la plante verte a trouvé son modèle économique. Du moins, on l’espère ! Elle s’invite partout, elle s’adapte à toutes les bourses, et elle raconte une histoire positive, simple, accessible. Pour les distributeurs, c’est un produit à la fois de masse et premium. Elle est capable de séduire aussi bien le jeune urbain qui achète son premier pothos que le collectionneur qui rêve d’un monstera rare. La plante verte n’a peut-être pas fini de nous surprendre, mais une chose est sûre : elle a pris racine pour longtemps dans nos intérieurs… et dans nos caddies. Et avec les temps qui courent, ça ne fait pas de mal !

www.guideconsojardin.com

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