Qualité prix

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Le rapport qualité prix n’est pas toujours simple à gérer. Faut-il plus de qualité ou plus de prix ? En cette période difficile pour le porte-monnaie de tout un chacun, le prix a son importance, mais à quel prix… Jusqu’où devons-nous aller pour séduire le consommateur ?

Qualité prix ?

On peut en discuter pendant des plombes… Chacun voit midi à sa porte. Le rapport qualité prix a tendance à se diriger vers le prix lorsque l’inflation augmente. Dans l’alimentaire, le pic des prix pourrait se situer en juin 2023. Le chariot de courses sera de plus en plus léger en poids et le ticket de caisse, lui ser plus lourd. Pour nous dans le marché jardin, nous avons d’avantage prôné la qualité et nos fabricants cherchent à nous proposer des innovations pour faciliter la vie des consommateurs. Cette exigence a un prix, et le prix, en ce moment, s’annonce à la baisse. On l’a vu pendant les Journées des Collections il y a quelques jours, à Marseille, l’ambiance n’était pas forcement au beau fixe sur les stands. Malgré la qualité des présentations, les efforts pour trouver de nouvelles pistes de produits de la part des exposants, les prévisions de commandes ne sont pas exceptionnelles pour ce printemps. Les distributeurs sont préoccupés par la frilosité de leurs clients, et le prix revient au centre des conversations. La MDD peut permettre de préserver les marges, mais à long terme, comment garder un peu d’argent pour la Recherche & Développement. La R & D permettrait de garder la qualité, mais encore faut-il en avoir les moyens…

Au jardin

Dans nos métiers du marché jardin, nous n’avons pas vraiment l’habitude de valoriser les promotions. En période de solde, alors que l’habillement ou le meuble propose des -50 ou des -70%, les jardineries annoncent souvent un bon -10% au rayon déco… Alors, oui, «nous, c’est pas pareil»… Il n’empêche, l’image prix en prend un coup !

Et comme le message de la pédagogie est difficile à faire passer avec des produits liés au jardin, les distributeurs généralistes nous attaquent sur le prix en nous laissant gérer la qualité. Tiens, un exemple insoluble ou presque, le terreau. En ce moment, on trouve le sac de 40 litres de 2 à 20 euros et plus. Pour le professionnel, on connait la différence avec la rétention d’eau, le pH, la résistivité, la conductivité… Mais pour le jardinier amateur, ça fait cher pour de la terre… Et nous entendons ce consommateur dans les rayons expliquer que ce n’est pas important car il n’est pas un professionnel et qu’il veut juste faire pousser ses arbustes. Un terreau premier prix suffira donc ! C’est d’autant plus difficile à comprendre puisque les MDD sont entre les deux, entre 5 et 10 euros, avec l’engagement de l’enseigne. Alors pourquoi des terreaux à 20 euros ? Pas simple à comprendre de son point de vue !

Pareil pour les graines

On pourrait se dire que cette comparaison s’applique aussi aux produits alimentaires, entre le bon pain un peu plus cher, et le pain industriel un peu pâteux… mais moins cher. Hé ben non, là, le consommateur a l’explication, au moins par la texture et le goût. Pour le terreau, le repère est un peu plus compliqué… !

En cherchant d’autres prix, je me suis attardé sur les graines de la tomate Marmande. On peut trouver le paquet entre 1,50 et 5,10 euros. Mais là aussi, difficile de comparer puisque les conditionnements sont légèrement différents. Entre les grammes et le nombre de graines, la comparaison devient complexe. Bon, rassurez-vous, on peut aussi trouver des graines gratuites dans les trocs. Et toujours de la Marmande.

Encore une fois, le professionnel va retrouver ses petits, mais le jardinier amateur, voir débutant, pour lui, c’est la jungle…

Inutile d’en remettre une couche sur les plants de tomates… nous allons avoir des différences lourdes à gérer.

Le seul problème, c’est que lorsqu’on n’y comprend rien à la technique, comme notre consommateur jardin, on cherche une autre façon de comparaison, et c’est bien-sûr, le prix qui devient la référence.

Le rapport Qualité prix…

Lorsque la situation est normale, sans la pression des prix et la crainte de ne pas finir le mois, le consommateur fait confiance à son enseigne et son vendeur. Il accepte un tarif plus élevé si la garantie, la longévité ou la qualité sont au rendez-vous.

Ce printemps 2023 marque un vrai changement. Et on se demande comment les marques nationales vont pouvoir justifier de leurs valeurs ajoutées. La tentation est grande pour les distributeurs de proposer du premier prix et de la MDD, en laissant tomber les marques des fabricants considérées comme haut de gamme, et donc… Trop chères.

Comme sait le faire Décathlon, est-ce que les enseignes jardins vont développer, dans un futur proche, un service innovation pour nourrir la marque d’enseigne ?

Si le volume des MDD vient piquer le volume des marques nationales, on peut se poser la question. D’autant qu’avec une marge de manœuvre réduite, les services R & D de nos fabricants historiques vont commencer à faire des économies et consacrer moins de temps au développement de nouveaux produits.

Tensions à suivre… !

Roland Motte… Jardinier !

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