Les Saints de glace

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Pour les Saints de glace, chaque année, du 11 au 13 mai, les jardiniers et agriculteurs scrutent le ciel avec appréhension. Ces dates correspondent aux fêtes de Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais, connus sous le nom de « Saints de glace ». Cette croyance populaire, ancrée depuis le Haut Moyen Âge, suggère que ces jours sont propices aux dernières gelées printanières, pouvant endommager les cultures sensibles. Alors info ou Intox ?

Les saints de glace, un frisson collectif ?

Chaque année, entre le 11 et le 13 mai, on assiste à un phénomène étrange : les jardiniers deviennent soudainement astrologues. Le thermomètre baisse un chouïa et c’est la panique. « Ne plante rien avant les Saints de glace« , dit Mamie. « Attends Saint Urbain », dit Papy. Et tout le monde obéit. Mais d’où viennent ces trois noms qui sonnent comme les personnages d’un vieux conte de fées… Ou de sorciers ?

En fait, ces trois braves hommes sont des martyrs chrétiens, fêtés depuis le Moyen Âge. On les a associés à un coup de froid… parce qu’il faisait froid autour de leur fête. Logique. À l’époque, pas de bulletins météo ni d’appli sophistiquée. Alors, quand les patates gelaient en mai, on accusait Mamert et toute sa clique.

Jardiniers frileux et tomates en sursis

Le vrai pouvoir des Saints de Glace ? Filer des angoisses horticoles. Tomates, courgettes, basilic : tout ce petit monde est mis en quarantaine jusqu’au 14 mai. On couvre, on bichonne, on caresse les plants en leur promettant que c’est bientôt fini. Même les plus audacieux attendent la « levée de l’interdiction non officielle de plantation » pour oser planter. Sinon, même les voisins sont choqués. Le respect s’perd dans les campagnes de nos grands-pères…

C’est un peu comme une superstition collective… mais avec une bêche et un thermomètre.

Oui mais… ça se réchauffe ?

On a épluché les données météo (merci Météo-France) sur les 50 dernières années. Verdict ? Le gel en mai, c’est comme le Minitel : ça a existé, mais c’est plus trop d’actualité. Depuis 1951, le nombre de jours de gel entre avril et mai a chuté de 3 à 5 jours. Dans beaucoup de régions, les gelées après le 10 mai sont devenues rarissimes.

Bref, les Saints de glace ont perdu un peu de leur mordant. Mais ils continuent de faire trembler les jardiniers… par tradition.

Alors, pour ne pas déroger à la règle, il est prudent d’attendre, sur un malentendu, ça peut ne pas marcher c’t’histoire…

Alors, on y croit encore ou pas ?

Faut-il encore attendre sagement que Servais passe son chemin ? Pas forcément. L’idéal, c’est d’adapter ses plantations aux réalités locales et de surveiller les prévisions météo sérieuses, et pas le pif du cousin Jean-Robert ! Un voile de protection ou un bon paillage valent mieux que mille dictons.

Les Saints de glace, c’est comme les chansons de Michel Sardou : c’est pas très jeune, mais ça reste dans les têtes.

Et avec les plantes, prudence, elles comprennent la température ressentie, il suffit de se trouver dans un coin encaissé, en montage, avec une exposition ventée et les tomates peuvent ne pas passer la nuit.

Entre mythe et thermomètre

Moralité ? On garde la sagesse populaire… mais on l’assaisonne avec un bon sens moderne. Car même si Mamert et ses potes ont perdu la main sur le climat, un coup de froid n’est jamais totalement exclu. Mieux vaut planter un peu plus tard que trop tôt… ou alors, on garde les tomates sous cloche ou en véranda…

Bon, vous l’aurez compris, les Saints de glace, ce n’est pas une récurrence obligatoire, ca dépend des régions mais aussi des plantes et de leur résistance.

Et je ne vous parle pas des coins montagneux ou le gel peut encore sévir après les Saints de glace… Non mais là, c’est pas simple…

Retenez qu’au printemps, il commence à faire chaud, mais pas partout. Et retenez aussi que certaines plantes sont plus fragiles que d’autre.

Bon ben… Finalement, on se débrouille 😂 !

Roland Motte… Jardinier !

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